Les différents modes de pratique

Une séance d’entraînement, conformément aux principes, est un parcours ou un déplacement plus ou moins long durant lequel :
on marche, court, saute, progresse en quadrupédie, grimpe ou escalade, chemine en équilibre, lève et porte, lance, lutte… et nage (si possible).
Il y a trois grands modes de pratiques en fonction de la disponibilité on non de terrains naturels.



1° En forêt, à travers la campagne, dans un parc, jardin, etc

Le parcours en pleine nature consiste à utiliser au mieux, en respectant la pédagogie, les différents obstacles naturels se présentant le long du déplacement. Le parcours « naturel » présente les avantages suivants :

  • Il perfectionne la technique du point de vue utilitaire, exerce le coup d’œil, éveille le sens pratique,
  • Il développe les qualités d’actions lorsqu’il s’agit de franchir des endroits difficiles ou dangereux,
  • Il encourage l’entraide,
  • Il procure l’occasion d’éveiller les sens (vue, odorat, ouïe ), et le sens de l’observation etc),
  • Il permet un contact direct avec la nature et permet de bénéficier de ses bienfaits. Son action psychique est très importante et suscite joie et enthousiasme chez les enfants en particulier.


Itinéraire quelquonque (Nadja Hahn – Munich)



Dans un parc public (John Edouard Ehlinger -Stuttgart)


2° Sur un parcours aménagé parsemé d’obstacles: le “parcours Hébert”

On peut également utiliser des obstacles aménagés, qui ont le mérite de pouvoir être installés quasiment partout. Ils reprennent le principe du parcours en forêt.
Nota: Si les parcours « sportifs » ou « santé » réalisés par les communes ou autres, que l’on trouve désormais un peu partout, ont repris le principe des parcours Hébert, ils en négligent généralement la doctrine et pédagogie originelle, si bien qu’ils sont, parfois, d’une grande pauvreté.


3° Sur un espace non aménagé

A défaut de nature ou de parcours, une cour d’école, un terrain d’herbe, un simple plateau d’évolution, avec quelques objets simples ( bâtons, balles, cordes, etc) peut néanmoins suffire.

 


Afin de pouvoir respecter les différents principes pédagogiques vus précédemment, et notamment la continuité du travail, l’alternance des efforts, etc, tout en respectant l’autonomie de chacun, Georges Hébert, a créé ce qu’il a appelé d’un terme générique « le plateau ».
Une séance « au plateau » présente l’avantage de pouvoir être réalisée quasiment partout et également d’entraîner un grand nombre de personnes simultanément ( exemple: une classe entière, où toute la classe va réellement travailler en continu et non 20 ou 25 qui regardent faire les 3 ou 4 autres, comme on le voit trop souvent)

Principe du plateau

Le plateau est composé d’une base de départ et d’une base d’arrivée.
Le groupe à entraîner est divisé en sous-groupes de niveaux sensiblement équivalents; ces sous-groupes sont appelés « vagues » et vont progresser sous la conduite de « chefs de vague » qui relaient les instructions du moniteur.
Le déplacement sur le plateau s’effectue par allers-retours :

  • L’aller, qui s’exécute de la base de départ à la base d’arrivée représente l’effort principal,
  • Le retour qui s’effectue en marchant sur les côtés du plateau, correspond au contre effort, assurant ainsi l’ « alternance des efforts ».

Georges Hébert avait intitulé ce mouvement « vagues et contre-vagues » à l’image des déferlantes sur les plages.
Les grands principes pédagogiques de Hébert sont respectés :

  • L’individualisation des exercices par niveaux : chaque vague peut faire un exercice différent,
  • La continuité du travail par un déplacement continu, sans jamais d’arrêt, la distance ainsi parcourue pendant une séance pouvant varier de 1 km (séance courte avec enfants) à 5 ou 6 km (séance jeunes adultes),
  • Alternance des efforts et contre-efforts (vague et contre-vague),
  • La liberté d’action par l’autonomie de chacun lors de l’effort dans la « vague ».

Principe du plateau (vidéo):