1893 – 1903 : Hébert parcours le monde
Né à Paris, en 1875, Georges Hébert entre à L’Ecole Navale à 18 ans, devient officier de marine et fait plusieurs voyages sur les derniers navires à voiles de la Marine.
Au cours de ses voyages, le jeune officier note l’extraordinaire résistance des gabiers qui, par tous les temps fournissent un travail athlétique dans la mâture des navires. Il est saisi, lors des escales dans les contrées lointaines, par l’adresse, la vitesse, la force et la résistance des hommes .
Il remarque, lors de la guerre hispano-américaine et des révolutions d’Amérique du Sud, que les combattants les plus efficients n’ont pas seulement des qualités physiques, mais également viriles et morales.
Les bienfaits du milieu naturel, le bénéfice de l’exercice physique à but utilitaire, le rôle des facteurs moraux dans la valeur physique, s’impose à lui.
En 1901, il visite à New York les salles de musculation d’ Atilla dont les exercices répétitifs et en force visent le développement musculaire. Il connaît aussi les écoles de Sandow dont le travail avec les extenseurs, dont il est l’inventeur, visent moins la force que la beauté des formes.
Georges Hébert est frappé par le fossé entre ces deux méthodes, ancêtres du « body building » ou « du muscle pour le muscle » et le développement physique harmonieux associé aux qualités d’actions des hommes qu’il a pu observer sur les navires, en Afrique ou en Amérique.
Déjà il s’interroge sur la formation à proposer à la jeunesse. Il entre en contact avec Georges Demenÿ, fondateur d’une école de formation sportive et médicale, qui est son inspirateur pour les familles d’exercices et la fiche d’évaluation.
Il étudie aussi les livres d’ Amoros (Colonel espagnol 1770-1848), auteur en 1838 du « Nouveau manuel complet d’éducation physique, gymnastique et morale » ) dans lequel il décrit une quinzaine de familles d’exercices et introduit la notion de qualité d’action (courage, vélocité, adresse, endurance) mais aussi des qualités morales ( sagesse, tempérance, bonté).
1902 : l’éruption de la Montagne Pelée
En 1902, Georges Hébert est à bord du Suchet, qui mouille en rade de Fort de France, la capitale de la Martinique.
Le 7 Mai 1902, il visite la ville de Saint Pierre que surplombe le volcan de la Montagne Pelée.
Le 8 mai, le volcan entre en éruption et, en quelques minutes, la nuée ardente qui dévale détruit entièrement la ville et tue ses 30.000 habitants. Avec des volontaires, Georges Hébert est chargé par le commandant du Suchet de se rendre sur place avec une chaloupe. Ils sont les premiers à débarquer sur la plage et réussissent à assurer le sauvetage de plus de 700 habitants.
C’est là, dans des circonstances dramatiques, au milieu des scènes de panique qu’il prend pleinement conscience que seul les êtres forts physiquement mais également moralement sont capables de se rendre utiles. Peu de temps après cette tragédie, il écrira :
« Dès lors ma voie était tracée. Dans notre société pacifique et pervertie, peut être par excès de civilisation, il fallait recréer des êtres forts ».
(Georges HEBERT : La culture virile et les devoirs de l’officier combattant)
Sa vocation était née ; elle allait devenir l’oeuvre de toute une vie. De là naîtra également la formule qui deviendra plus tard la devise de la Méthode Naturelle :
« Etre fort pour être utile »
Découvrez les grandes étapes de la vie de G. Hébert